Le mois d'été, en Italie, est par excellence Août, le mois d'or, dit du « Solleone » [la période de l'année entre le 15 Juillet et le 15 Août quand le soleil se trouve dans la constellation du Léon], de la fermeture d'usines et d'entreprises et donc le temps par excellence des vacances et du plus grand divertissement ; mais aussi le mois de l'ascension de la Vierge, un mélange donc de sacré et de profane. Août est le mois qui consacre, de fait, l'hybridation des instances mystiques et mondaines et la plus haute expression de ces dernières, mais aussi, en même temps, la fin de l'insouciance et de l'ivresse de ce qu'on appelle « la belle saison ».

Mais il ne fut pas gai et revigorant l'août d'il y a soixante-six ans ; il fut, au contraire, cruel. Et il y eut une fin terrible, une fin de vie. En 1944, la Seconde Guerre mondiale atteignait son apogée en Italie. La fameuse ligne gothique était la ligne de partage des eaux entre les bons et les méchants. Créée par les Allemands pour freiner l'avancée des Alliés, elle coupait dans le sens horizontal - légèrement oblique, en réalité -, de l'Ouest à l'Est, l'Italie, des Pouilles (les actuelles Massa et Carrare) jusqu'à Pesaro, en passant par les Apennins tosco-émiliens. En plus de cette Ligne, les Allemands s'apprêtaient à construire la Ligne Pietrasanta-Riegel qui, à la première, devait se réunir en hiver entre 1944 et 1945. Sainte Anne de Stazzema se trouvait le long de cette ligne à ériger.

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